La patience…

La patience est un vaste sujet, surtout en développement spirituel. Nous ne pouvons pas dire que la patience soit aujourd’hui une des plus grande qualité de l’humain. Les nouvelles technologies nous ont habitué à avoir tout, tout de suite (une commande de livre en 24h, la réponse à une question, des vidéos de chats mignons…). Le rythme de nos vies également ne favorise pas la patience (dès l’âge de 18 ans il nous est demandé de savoir quelles études nous souhaitons suivre pour « plus tard »), le rythme du travail aussi n’aide pas à la patience (il est attendu des salariés aujourd’hui qu’ils soient endurant, efficaces et loyaux, quelques soit les situations qui se présentent).

En clair cette valeur, vertu ou qualité est malmenée, voir poussée sur le côté car souvent connotée de lenteur, de résignation ou de passivité. Ce qui n’est pas non plus bien vu dans une grande partie de notre société.

Personnellement quand je me penche sur un concept, j’adore en étudier l’étymologie.
Et pour patience, je dois dire que c’est finalement des portes incroyables de possibilités qui se sont ouvertes dans ma pratique :

Patience vient du latin Pati : souffrir, supporter, endurer…

Oui oui vous avez bien lu. SOUFFRIR. Donc dans ce contexte si on est honnête, être patient c’est être courageux. Parce qu’on endure et que forcément on fait face. Mais à quoi… ?

Dans le yoga finalement la patience c’est dans un premier temps accepter de faire face à ce qui va se présenter sur le tapis. Que cela soit en terme de sensations (« elle paraissait simple cette posture quand la prof l’a montrée ! ») , d’émotions (« tiens dans cette posture je ressens de la colère » « les mantras me font rire à chaque fois ») ou tout autre chose qui peut se présenter dans les méditations, les postures, les respirations…

Mais au juste pourquoi pratiquer si finalement une partie de cette pratique nous demande de supporter ce qui n’est pas agréable, voir ce qui est pénible ?

Parce qu’en faisant cet exercice :
1. Vous apprenez à vous connaître. Et quand on se connaît il est plus facile d’être soi-même au quotidien mais aussi de se faire confiance

2. Parce que souvent ce qui se présente dans la pratique c’est ce que vous cherchez à éviter ou enfouir au quotidien (en regardant le téléphone dès que vous avez 2 minutes de dispo par exemple). C’est donc une opportunité d’en prendre CONSCIENCE et de le régler une fois pour toute, ou à minima de prendre les décisions et de mener les actions nécessaires pour que ça en prenne le chemin (parfois il faut plus que 60 minutes pour le faire, et oui).

Et j’aime ce vers qui m’est resté de mon enfance :

« Patience et longueur de temps

font plus que force ni que rage »1

 

1 Le lion et le rat – Jean de La Fontaine